reformeL’UNEF dénonce le contenu des annonces effectuées par Luc Chatel aux syndicats enseignants vendredi 13 novembre au sujet de la réforme de la formation aux métiers de l’enseignement, dont la mise en oeuvre avait été repoussée d’un an suite à la mobilisation universitaire du printemps dernier.

Les pires craintes des étudiants se confirment. En l’état, la reforme envisagée va avoir pour conséquences d’affaiblir le contenu professionnel de la formation et de tourner le dos à la mixité sociale du recrutement des futurs enseignants en rendant extrêmement difficile pour des milliers d’étudiants la présentation de concours désormais à bac+ 5.

Luc Chatel persiste dans les erreurs de Xavier Darcos

Au lieu de profiter du report d’un an de l’application de la réforme obtenu par la mobilisation de l’an dernier pour mettre en place une réelle concertation destinée à l’élaboration d’une réforme partagée, le ministre s’est délibérément enfermé dans les erreurs de son prédécesseur. Sur la question centrale de la chronologie des concours lors de la formation, Luc Chatel a confirmé le choix de Xavier

Darcos d’organiser les concours pendant l’année de M2, en annonçant que les épreuves d’admissibilité seront organisées en septembre pour les professeurs des écoles, et en décembre pour les professeurs de lycées et collèges.

Alors que 6 organisations avaient pris position à l’initiative de l’UNEF pour que les épreuves d’admissibilité soient organisées en fin de M1, force est de constater que le gouvernement a de nouveau fait le choix du passage en force. La publication des décrets Darcos en plein juillet sur cette question avait pourtant provoqué une levée de boucliers. Luc Chatel a néanmoins fait le choix de récidiver.

L’UNEF dénonce l’absence de concertation sérieuse et le mépris du dialogue social dont a fait preuve le ministre. Les derniers arbitrages rendus par Luc Chatel reprennent les conclusions contestées des groupes d’experts. Ces groupes ne sauraient remplacer la concertation avec les organisations syndicales d’enseignants et d’étudiants.

Une année de M2 ingérable pour les étudiants!

Cette décision d’organiser les épreuves d’admissibilité et d’admission au cours de l’année de M2 va contribuer à surcharger cette année et à sacrifier toute réelle formation.

Les étudiants devront en effet passer les épreuves d’admissibilité en septembre ou décembre, celles d’admission juin, préparer et présenter leurs mémoires de recherche pour valider leur master et effectuer un stage en responsabilité!

Cette année ingérable pour les étudiants va ainsi se transformer en un long bachotage nécessaire pour préparer les épreuves, affaiblissant de fait le contenu de la formation, notamment professionnelle, avant l’entrée dans le métier. L’UNEF refuse l’idée d’une formation aux métiers de l’enseignement basé uniquement sur des enseignements disciplinaire, car enseigner est un métier qui s’apprend. Ce choix irresponsable d’organiser les concours lors de l’année de M2 va également contribuer à envoyer dans le mur des milliers d’étudiants échouant aux épreuves d’admissibilité, les laissant de fait sans possibilité de réorientation en cours d’année. A terme, c’est l’attractivité même des métiers de l’enseignement qui est en jeu, des milliers d’étudiants risquant de se détourner de la préparation quasi impossible de concours, après 5 ans d’études, sans possibilité de réorientation ni réel droit à une seconde chance.

Pour l’UNEF, les orientations actuellement données à la réforme vont à l’encontre d’une démocratisation de l’accès aux métiers de l’enseignement et s’opposent à l’augmentation de la qualité de la formation des futurs enseignants !

L’UNEF exige d’autres choix

L’UNEF juge la reforme actuelle inapplicable pour la rentrée prochaine. Les délais de corrections des épreuves apparaissent peu réalistes, décalant de ce fait l’ensemble du calendrier sur l’année.

Sur l’ensemble de ces points d’inquiétude, l’UNEF attend des inflexions de la part du gouvernement à l’occasion de la réunion qui aura lieue le 18 Novembre à 10h30 avec les directeurs de cabinet de Valérie Pecresse et de Luc Chatel. Si de profondes inflexions ne sont pas rapidement apportées au projet de Luc Chatel, le gouvernement prépare les conditions d’une situation explosive dans les universités lors de la mise en oeuvre de la réforme a la rentrée 2010. Les décisions de Luc Chatel sont une nouvelle marque de mépris pour les inquiétudes des étudiants se destinant aux métiers de l’enseignement, inquiétudes qui n’ont jamais été aussi fortes. L’UNEF appelle le gouvernement à la raison.

L’UNEF demande au gouvernement de revenir sur ses intentions et d’ouvrir en urgence de réelles négociations

L’UNEF appelle tous les étudiants à s’organiser dans les universités et à tout mettre en oeuvre pour exiger le retrait des décrets et obtenir d’autres choix pour la formation des enseignants, en particulier sur la place des concours qui doivent être ramenés en fin de M1.

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