Dégradation de la situation sociale des étudiants à la rentrée

Pour la 4ème année consécutive, l’UNEF publie son enquête sur le pouvoir d’achat des étudiants et les conditions de la rentrée. La situation sociale des étudiants continue de se détériorer et leur pouvoir d’achat est en forte baisse : le coût mensuel de la vie étudiante augmente 5,9% en moyenne cette année.

Principales explications : la hausse des loyers d’emménagements (+8,3% à Paris, et +4,3% en province), l’augmentation des produits alimentaires (+6,9%) et l’augmentation des droits d’inscription (+4.3% en moyenne). Dans le même temps, les aides augmentent de manière très insuffisante (2,5% pour les bourses, soit un point de moins que l’inflation). Septembre, le mois de toutes les galères sans bourse et sans aide au logement

Alors que 75% des étudiants effectuent désormais leur rentrée avant le 15 septembre, ils n’ont droit à aucune bourse en septembre et ne bénéficient pas d’aide au logement le mois de leur installation. Le coût de la rentrée est particulièrement lourd et varie de 700€ à plus de 2100€ selon les situations. Les difficultés liées à la recherche de logement à et aux frais d’installation sont les plus lourdes à supporter.

La politique sociale mise en place depuis un an n’est pas à la hauteur

Les quelques mesures positives affichées pour la rentrée (6e échelon de bourse et augmentation de 50 000 boursiers échelon 0) restent modestes et concernent moins de 7% des étudiants.
Plus de 9 étudiants sur 10 sont perdants suite à la politique du gouvernement. De nombreuses décisions ont eu pour effet de dégrader le pouvoir d’achat étudiant en cette rentrée : augmentation des droits d’inscription (+4,3% en moyenne), baisse du pouvoir d’achat des bourses (-1% cette année, 4% depuis 2001), suppression des « points de charge » dans le calcul des bourses qui pénalise en particulier les étudiants en situation de handicap ou les étudiants qui entrent à l’université et qui habitent loin de leur lieu d’étude ou qui sont issus de famille monoparentale. En augmentant les frais obligatoires et en supprimant sans le compenser l’allocation ALINE, Valérie Pécresse a repris d’une main ce qu’elle avait donné de l’autre en créant un 6ème échelon et en élargissant le nombre de boursiers.

L’UNEF lance une campagne et une pétition pour des mesures d’urgence et un « plan d’action sociale » pluriannuel.

L’UNEF demande à Valérie Pécresse de revoir sa position concernant la rentrée et de prendre la mesure de la réalité de la situation sociale des étudiants. Une bonne communication ne saurait remplacer une bonne politique.
L’UNEF va mener une campagne pour exiger la mise en place d’une politique sociale à la hauteur des enjeux : versement d’un 10e mois de bourse en septembre, versement de l’aide au logement dès le mois d’installation, création de 50 000 allocations d’études pour les étudiants non boursiers, et rétablissement des « points de charge » dans le calcul des bourses.
L’UNEF demande enfin la mise en chantier d’un véritable « plan d’action sociale étudiante » pluriannuel (aides directes et logement), comme la ministre s’y était engagée en juillet 2007[1].

DP Panier de rentrée 2008

[1] Conférence de Presse de la ministre de l’enseignement supérieur 16 juillet 2007 – http://wwww.enseignementsup-recherche.gouv.fr/discours/2007/bilanetape160707.htm